Depuis 2007, j’ai côtoyé plusieurs recrues. Certaines ont persévéré, d’autres pas. Mais pourquoi? Quelles ont été les raisons pour lesquelles ce jeu était «trop»?
Évidemment, c’est une question complexe qui amène son lot d’incertitude… Je n’ai sondé personne à ce sujet, mais je crois qu’il est plus qu’évident que plusieurs facteurs doivent entrer en ligne de compte. L’expérience d’un joueur envers un jeu doit nécessairement être influencée, d’abord par l’initiateur, par la multitude des choix offerts, par la complexité des règles, par l’allure même du jeu, et que sais-je encore… Dans cette série d’articles, nous examinerons à quel point c’est dur dur d’être une recrue à Vampire: the Eternal Struggle.
Le look
Vampire: the Eternal Struggle a été designé par Richard Garfield un an après Magic: the Gathering, son plus grand succès commercial (et probablement le plus grand succès commercial du jeu de société / de cartes au monde, et de tous les temps, et jusqu’à la fin de l’humanité…). Or, en 1994, les jeux de cartes étaient à leurs débuts et les goûts en matière de design graphique à l’époque étaient pour le moins discutables. Alors appelé «Jyhad» à sa toute première édition, Vtes avait un look, avouons-le sans trop de difficulté, franchement dégueu. Les cartes Minion étaient d’un brun rougeâtre pas trop clair et les cartes Master arboraient fièrement un contour gris des plus ennuyeux. Pas trop de quoi être émoustillé.
Note: Je souhaite signaler que je parle bien du layout et non des oeuvres qui illustrent les cartes, car celles-ci sont pour plusieurs franchement agréables et atmosphériques. Comme dans le wild (sur le marché de l’usagé, disons), les sources de cartes sont limitées, voire très limitées, il n’est pas rare de voir autour d’une table un deck comportant des cartes de différentes éditions et donc, arborant un différent layout. Si je compte bien, il y a eu en tout cinq layout majeurs.
En revanche, avec le temps, les éditeurs se sont améliorés en proposant une série de modifications (parfois subtiles) de leur layout de cartes. La toute dernière version est quant à moi la plus claire: tous les types de cartes sont identifiés par une couleur spécifique et plutôt distinctive comparativement à d’autres jeux du même genre où l’on doit lire sur la carte pour l’identifier correctement (Magic, Star Wars Destiny, KeyForge, Android: Netrunner, etc.).
Pour un néophyte, connaître la relation que peuvent avoir dix types de cartes entre elles est tout un défi.
Je préfère ce look parce qu’il permet une lecture plus rapide de sa main. On peut alors discriminer les cartes selon le contexte de jeu. Par exemple, les nouveaux trouveront aisé de savoir que les cartes rouges (autres que les Events, beaucoup plus rares) sont des cartes de combat et ce sont très généralement les seules cartes jouables à ce moment dans la partie. Une fois que la reconnaissance des types de cartes est intégrée, ça enlève beaucoup de stress aux nouveaux. Il reste que, c’est un défi de taille pour plusieurs joueuses et joueurs.
Suggestion
Lorsqu’on présente un nouveau deck à une recrue, je propose de monter un deck avec un nombre limité de cartes différentes, du moins de types différents. J’éviterais probablement de leur bâtir un deck avec des Retainer, des Event, des Equipement, des Ally, ainsi que des Political actions. Cela aurait pour effet de faciliter la tâche de mémorisation des différentes cartes et aiderait à la discrimination des types de cartes dans la main (du genre, ne pas tenir compte des cartes rouges quand on ne participe pas dans un combat).